Le parisien.fr Quelle classe ces «Vieilles Canailles» !

Johnny Hallyday, Jacques Dutronc et Eddy Mitchell ont offert mercredi soir le premier des six concerts qu'ils donneront à Paris-Bercy.

Emmanuel Marolle | Publié le 05.11.2014, 22h22 | Mise à jour : 06.11.2014, 01h08

C'était un rêve de fans. Voir réunies sur la même scène trois légendes: Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. A la manière de Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr. Les Américains s'étaient baptisés le Rat Pack, «Le club des Rats». Chez nous, ce sont trois «Vieilles Canailles» qui ont lancé mercredi soir leur série de 6 concerts à Paris-Bercy Avec forcément un rien de nostalgie et un petit goût de retro sur scène avec leur décor rappelant le Radio City Music Hall de New-York et leur big band de 12 musiciens installés derrière des pupitres.

L'occasion d'une entrée cuivrée pour le trio en costume noir avec par ordre d'apparition Dutronc, 71 ans, Hallyday 71, Mitchell, 72, trois crooners, trois mythes et trois...«Playboys» pour ouvrir sur un clin d'oeil au tube de Jacques. Le «je» de la chanson se transforme forcément en «nous...on a un piège à filles». Et c'est Bercy qui fait «crac, boum, hue» alors que le juke box est lancé. Car il ne s' agit que de ça: des tubes, des tubes et encore des tubes.

Hallyday très en forme reste le chef de bande

L'enchaînement des chansons donnent le vertige. «Noir c'est noir», «J'aime les filles», «Et moi et moi et moi» en trio. Johnny et Eddy en duo sur «Les Cactus», «Couleur menthe à l'eau». Jacques et Johnny ensemble pour «J'ai oublié de vivre» et «Quelque chose de Tennessee». Eddy et Jacques réunis le temps de «Il est 5 heures Paris s' éveille». Une partie pour chacun en solo.

Hallyday très en forme reste le chef de bande et soulève la salle grâce à «Gabrielle. Mitchell fait aussi un lieutenant élégant dans son "Cimetière des Éléphants" Ça flotte un peu, parfois, pour le nonchalant Dutronc plus à l'aise vocalement seul qu'avec ses deux imposants camarades. Pas grave. Les Vieilles Canailles jouent ainsi aux chaises musicales passant du micro au bar qui les attend en fond de scène. Les chansons et la fête. Deux choses qui les réunissent depuis un demi siècle. Ils ont l'air parfois de grands gamins en lâchant quelques vannes entre deux chansons et deux verres sur la boisson, les filles, les disques volés par l'un à l'autre à l'adolescence.

Et Bercy, debout, voit ainsi la bande son de sa vie défiler en deux heures de show achevées par les trois stars tout de cuir noir vêtues pour un final rock avec «Toute la musique que j'aime». Toute la musique qu'on aime. Un rêve devenu réalité