Johnny, un culte familial

SAINT-CHRISTOLY. Marina et Noël Bourgeat, fans absolus du chanteur, assisteront ce soir à son concert à Genève



Marina et Noël Bourgeat sont sûrement devant les grilles fermées du stade de Genève depuis plusieurs heures. Ils attendent qu'elles s'ouvrent pour accéder à leur terre promise, la place devant la scène où se produira Johnny Hallyday.

Noël et Marina sont des fans du chanteur. Pas des personnes qui l'aiment bien, qui suivraient d'un oeil plus ou moins distrait ses tribulations. Des admirateurs qui iraient de temps en temps voir un de ses concerts. Non. Marina et Noël sont des fans absolus, inconditionnels. Des adorateurs qui ont consacré une pièce de leur maison à entasser tout ce qui, de près ou de loin, touche au chanteur. Ils suivent leur idole dans tous ses concerts, en France et à l'étranger. Ils n'ont pas hésité à traverser la France depuis Saint-Christoly pour assister au concert de Genève. Avant, il y a eu, entre autres, Nantes et Bordeaux. Après, il y aura Béziers, Marseille, Monaco, etc.

Une fugue pour le voir

À force de fréquenter les concerts, ils se sont créés un groupe d'amis qui partagent la même passion. Entre eux, les règles sont strictes. « On discute de Johnny, mais quand les portes s'ouvrent, attention, c'est comme un lâcher de bétails. Une fois qu'on a sa place, tout le monde, en général, la respecte », prévient Noël. Pour lui, solide gaillard de 38 ans, tout a commencé lorsqu'il avait 14 ans.

« J'ai fait une fugue de chez moi, à Cherbourg, pour aller voir Johnny en concert. J'ai dit que j'allais à l'école et j'ai pris le train pour le voir. Après, je suis allé chez ma tante qui habitait Paris. » Il garde encore un souvenir ému de cette première fois : « C'était super, Johnny arrivait dans une main, c'était grandiose. » Depuis, c'est une passion dévorante qui s'est emparée de lui et qu'il a même fait partager à son épouse, Marina, gracile jeune femme de 36 ans.

« Quand je l'ai connu, ça m'a fait drôle qu'il soit aussi à fond dans sa passion », reconnaît-elle. Mais maintenant, elle aussi participe à un culte qui devient familial, car les trois enfants commencent également à y communier.

Laura, 16 ans, a déjà vu Johnny plusieurs fois et elle « aime bien ». « Elle pleure quand il part à la fin », sourit tendrement Marina. Même les plus petits, Ophélie et Nicolas-Johnny (7 et 8 ans), ont déjà assisté à des concerts de la star.

Marina et Noël regorgent d'anecdotes liées à leur douce folie, comme la fois où Noël s'est caché huit heures sous le bus des musiciens, à attendre la venue de Johnny. Lorsqu'il est arrivé, Noël et son beau-frère sont sortis de leur cachette.

Noël a pu serrer la main du chanteur mais son beau-frère, trop émotif, n'a jamais réussi à prendre la photo souvenir. « On ne veut pas l'importuner, on le respecte », tempèrent-ils. « Pour les concerts sur Paris, on allait dîner dans son restaurant, on le frôlait en allant aux toilettes, mais on ne l'a jamais abordé, dérangé. » Mais Marina admet quand même qu'elle « aimerait bien l'embrasser au moins une fois dans sa vie ».

Noël ne calcule pas ce que lui coûte sa passion : « Je ne préfère pas », avoue-t-il. La retraite scénique de Johnny ? « On n'y croit pas, entre nous, ça ne finira jamais », estiment-ils, un peu émus quand même par l'idée. Car Johnny, pour eux, c'est une histoire qui ne peut finir, comme leur passion.