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1979 Vingt années de Johnny Hallyday

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Message  RONIQUE63 Mar 14 Juil 2009 - 9:34

1979
Vingt années de Johnny Hallyday
par Philippe Adler, publié le 13/10/1979 - mis à jour le 30/10/2002 (l'express.fr)

1959: «prise de l'Alhambra» par Johnny Hallyday, dans le fracas des fauteuils brisés. Devant l'idole naissante, le parterre crie au fou, Mauriac évoque le Diable, et de Gaulle lui-même... 1979: l'anniversaire se fêtera pendant un mois de concerts monstres... Pour mieux comprendre ces vingt années d'une bête de scène, Philippe Adler a suivi Johnny pendant quinze jours, partout, jusque dans les coursives du Foch. Son cri du cœur: «C'est ça, un chanteur populaire!»

Parmi les vingt-quatre musiciens de l'orchestre, il y aura un père et son fils. Gilbert Dall'Anesse, 47 ans, saxophoniste. Et Rémy Dall'Anesse, 23 ans, bassiste. Le fils de Johnny et Sylvie, David, 13 ans, ne sera pas de la fête. Il aurait pu. Tous ceux qui l'ont entendu sont formels: il joue déjà de la batterie comme un vrai «pro».

Ça ne rajeunit personne, cette histoire de rock and roll de père en fils. Et puis, cet «événement des vingt ans de scène de Johnny», ça vous a un petit côté enterrement de première classe, médaille du mérite, bonsoir Trenet, good bye Joséphine. Est-ce qu'il n'aurait pas mieux valu fêter ça entre copains, un gâteau, vingt bougies, trois doigts de nostalgie? Un autre l'eût sans doute fait. Pas Johnny. Les défis, il aime.

Stylos-Borgia

Vingt ans que ça dure. Peu importe que vous l'aimiez ou non: vous avez vécu ces vingt dernières années avec lui à vos côtés. Il était là sur votre premier électrophone, dans vos premières surboums. Il était sur la scène du Palais des Sports en 61, quand, pour la première fois, on a cassé sept cents fauteuils en un soir. Là aussi, lorsque, à l'appel d'Europe 1, 200 000 «copains» déboulèrent place de la Nation. Le lendemain, souvenez-vous, le général de Gaulle proposait d'utiliser toute cette énergie à la construction de routes, François Mauriac invoquait l'œil du Malin ou presque, et Edgar Morin lançait dans Le Monde le mot: yé-yé.

Son service militaire, il l'a fait sagement. Parce que cela paraissait normal et que partout, en gala, en tournée, on lui disait: «Vas-y, Jojo! Montre leur que t'es un homme!» Et puis il s'est marié. Il a eu un gosse. II s'est mis des fleurs dans les cheveux. Comme presque tout le monde. Et puis son ménage a dû affronter des vagues, des tempêtes. Normal. Elle est partie, elle est revenue. Banal.

Il a cassé plus de voitures que d'autres, mais il a fait plus de kilomètres aussi. Pour le reste, il part parfois faire ses galas comme vous allez au bureau le matin. Sa maison, il la paie par traites. En tirant la langue. Sans doute, tout le monde ne doit pas 900 millions de centimes à sa maison de disques (qui a remboursé le fisc pour lui), mais, franchement, il n'est pas le seul à être dans le rouge à sa banque.

Bernard Charlon et moi, nous nous sommes installés quinze jours dans sa vie. Pendant les huit premiers jours - «Salut, ça va?» - Johnny nous aura flairés, jaugés, pesés. Au bout de huit jours, il abaissera sa garde. Un autre homme. Pas Gémeaux pour rien.

La presse, Johnny s'en méfie. Il n'a pas forcément tort. Trois exemples. Quand, à 16 ans, il débute à l'Alhambra - cinq chansons dans le programme de Raymond Devos, qui, lui, a tout compris et l'a voulu - les critiques vont sortir leurs stylos-Borgia: «Un cow-boy de pacotille qui relève de l'institut psychiatrique... Ce beau blond se trémousse en poussant de petits cris aigus qu'il compose, paraît-il, en écoutant des disques de Brahms. Exhibition de très mauvais goût... Hystérique promis à brève échéance au cabanon... Cet adolescent du type beau garçon boucher tient sa guitare comme un aspirateur, on n'en parlera plus dans un an.» Et voilà! Garçon, l'addition! C'est un peu dur quand vous débutez avec la musique dans la peau et que vous avez senti avant les autres que votre génération, celle de l'après guerre, s'apprête à renvoyer ces bêleurs à leurs abreuvoirs pour qu'éclate le bon temps du rock and roll. Plus tard, en 1963, alors que sa carrière marque le pas, un magazine publie une photo de Johnny devant une affiche de James Dean, avec pour légende: «Lui (Johnny) n'est pas mort assez tôt.»

Le baiser du père

Enfin, on sait que Johnny a été abandonné par son père, un comédien, alors qu'il n'avait que quelques semaines. La première fois qu'il reverra ce père, c'est à 20 ans, alors qu'il fait son service militaire à Offenbourg. «Un jour, on m'a appelé au poste de garde. Là, j'ai vu un inconnu, un véritable clochard, qui m'a pris dans ses bras en m'appelant son fils. Bien entendu, il y avait un photographe. Son journal avait offert 5 000 francs à mon père pour qu'il se prête à cette comédie des retrouvailles!» Difficile d'aimer les journalistes après ça. Depuis, Johnny a tenté quelquefois de revoir ce père fantasque, fou, alcoolique. Aujourd'hui, il a renoncé, et se contente d'honorer les notes d'hôpital qu'on lui fait régulièrement suivre sous menace de saisie. Six ou sept millions de centimes, par an.

Véritable enfant de la balle, Hallyday est élevé par sa tante, sa cousine Desta, et Lee Hallyday, le mari de celle-ci. A 3 ans, il est déjà dans les coulisses des music-halls et des cabarets où Desta et Lee présentent un numéro de danse acrobatique. Ce sera toute son école.

A 11 ans, pour la première fois, il monte en scène. A Copenhague. Déguisé en-cow-boy. Il s'accompagne la guitare. Davy Crockett et Jeux interdits. Un peu plus tard, il ajoutera Georges Brassens à son répertoire. Jusqu'au jour où il découvre le rock, par hasard: «A Montmartre, je suis entré dans un cinéma pensant voir un western. Mais c'était un film musical, et je suis parti avant la fin. Et puis, toute la nuit, j'ai repensé à ces cinq ou six filles qui étaient dans la salle et qui se mettaient à hurler dès qu'apparaissait le chanteur. J'y suis retourné le lendemain. Il y avait d'autres filles dans la salle et elles hurlaient de la même façon. En sortant, j'ai regardé le nom du chanteur sur l'affiche. J'ai décidé que je chanterais comme lui.»

Devos à la rescousse

A l'époque, Desta et Lee ont trouvé un engagement de longue durée dans une boîte de Pigalle, et Johnny ne change plus de ville chaque soir. Pour la première fois de sa vie, il va pouvoir entrer dans une bande, se faire de vrais copains. Dans cette bande de la Trinité qui se retrouve chaque après-midi autour du juke-box du Golf Drouot pour écouter les premiers 45 tours d'Elvis, de Bill Haley, d'Eddie Cochran et de Gene Vincent, il y a des fils de bourgeois (Jacques Dutronc), des étalagistes (Long Chris, aujourd'hui encore parolier de Johnny et antiquaire au Village suisse), des employés de bureau (Eddy Mitchell), des commis bouchers, des apprentis, de futurs taulards.

Lee et Desta décident alors de sacrifier leur propre destinée artistique pour s'occuper de la carrière de Johnny. Mais la France n'est pas encore mûre pour le rock. D'auditions en brimades, d'«On vous écrira» en «Vous n'êtes vraiment pas le genre de notre établissement. Essayez donc à Médrano», Hallyday apprend le métier. A la fin de 1959, soutenu, porté par la bande du Golf, il va commencer à voir les portes s'entrouvrir, jusqu'à ce fameux engagement à l'Alhambra. Chaque soir, dans la salle, ce sera l'empoignade entre le parterre environné: «Au fou, sortez-le!» et le balcon en cuir noir «Vas-y, Jojo! T'es le meilleur.» Lui, se roule déjà par terre, meurt déjà sur sa guitare, fait déjà l'amour: son micro. Le jour où le directeur de l'Alhambra veut le mettre à la porte - trop de casse, trop de scandales - Devos déboule dans le bureau:. «Si le petit s'en va, je pars aussi!» Le petit restera. C'était il y a vingt ans...

Cet anniversaire, ce fameux anniversaire de la prise de l'Alhambra depuis, il a enregistré quatre cents chansons et vendu 50 millions de disques - Johnny voulait le fêter au Parc des Princes. Un seul concert dément: 80 000 spectateurs, 16 000 m² de bois posé sur la pelouse, arrivée en hélico, et tout et tout. Les services de sécurité de la Préfecture ont refusé. Il a fallu se rabattre sur les anciens abattoirs de La Villette. Quatre mille huit cents places. Un mois de spectacle patronné par TF 1 et RTL. Un «space rock show» mis en scène et en musique par Jean Renard. Une scène en forme de piste d'atterrissage, vingt-quatre musiciens et choristes déguisés en astronautes, un engin spatial qui descendra du ciel, des rayons laser, des bruits cosmiques, des explosions, des cascadeurs, et lui, habillé par Marc Bohan, qui entrera en scène en chantant L'Ange aux yeux de laser. C'est vrai qu'il a des yeux bleus, bleu pâle, à vous découper une tôle et à vous faire fondre un cœur.

1 500 matafs survoltés

Johnny est n°1. Depuis vingt ans maintenant. Il est beau. Il est doué. Ça ne suffirait pas. Il n'y a pas de mystère: c'est un bûcheur, un vrai. Il va le prouver le jour où on embarque sur le porte-avions Foch, à Toulon, pour aller tourner l'émission de Mourousi. L'accueil des marins est parfait. On se croirait à Rosny-sous-Bois. Les musiciens au bar, la presse et l'entourage au fumoir, Johnny chez le commandant. Nous, on a envie de voir la tête du Pacha, on suit. Il est 20 h 30, et déjà quinze cents matafs survoltés attendent en piaffant dans la soute du Foch aménagée en Olympia-sur-Mer. Dans un coin du salon, une table dressée. Cinq couverts.

Seulement voilà, à la demande de Johnny, les musiciens viennent nous rejoindre. Puis les journalistes, les collaborateurs, les amis. Très vite on est trente chez le Pacha. Et ça papote et ça champagne, et ça rigole. Johnny, lui, déjà se ramasse, se concentre, s'isole. Vous regarde mais ne vous voit plus. Vous écoute mais ne vous entend plus. Fas-ci-nant. Un python qui gonfle ses anneaux. Le commandant, lui, s'inquiète: «J'avais fait préparer une petite dînette, mais je ne peux quand même pas organiser une surboum dans les appartements de l'amiral!»

Ouf, arrive un enseigne de vaisseau qui annonce qu'une collation est servie à la cafétéria. Cavalcade dans les coursiyes. En quinze secondes, plus personne chez le Pacha. Johnny se lève. Non merci, lui n'a pas faim. Il préfèrerait voir l'endroit où il va devoir chanter. Mourousi et le commandant passent à table.

Boulogne, studio 92, un samedi soir. Derrière la vitre, la nuit totale. Juste un point rouge. La quarantième Gitane de la journée. «Je suis seul dans ma peau, je suis seul dans ma peau, je suis seul dans ma peau.» A chaque «p», le micro oscille, puis s'envole sous la percussion. Johnny reprend cinq fois, dix fois, quinze fois. La voix est pure, dure, métallique. A croire qu'il a du tungstène dans les cordes vocales. «Pas du tout, dit en riant Loulou, son toubib, son ami, belle tête à jouer les médecins romantico-déchus dans un feuilleton de brousse avec Curd Jurgens et Robert Hossein. Les cordes vocales de Johnny sont normales. Très fortes, mais normales. Tout s'explique par le travail.»

L'amant et le Bon Dieu

Son spectacle de Pantin, Johnny le prépare comme un athlète. Fini l'alcool, finies les virées à l'Elysées-Matignon, finis les petits plats en sauce. Jogging et carottes râpées. Dix kilos à perdre, 10 kilos perdus. Johnny se lève à l'aube et respecte sans broncher le programme que lui établit chaque jour Jean Renard: mise au point, répétition avec l'orchestre, interviews. Et quand, pour se détendre, ils vont taper quelques minutes dans un ballon, Johnny le fait en récitant ses textes.

Et pourtant le travail n'est pas tout. Des artistes doués et qui ne rechignent pas à la tâche, on en trouve à la pelle. Peu durent vingt ans, aucun n'est une idole. Pardon pour ce mot, il paraît qu'il fait kitsch, n'empêche qu'on l'a réinventé pour Johnny et que personne n'aurait pu chanter «Les gens m'appellent l'idole des jeunes, il en est même qui m'envient...» sans sombrer dans le ridicule. Aujourd'hui, dans les salons, on dirait qu'il a du «charisme», et c'est vrai. Il entre quelque part, les conversations s'arrêtent. Dans la rue, on se retourne. Dans les resto, on l'embête. «Je sors de moins en moins pour ne pas être sollicité. C'est ennuyeux de dire non, mais vous ne pouvez pas passer votre journée à signer des autographes.» Quelqu'un tend un billet de 100 francs à Johnny pour qu'il le signe. Il refuse en me faisant un clin d'œil: «Il est fou, ce mec! »

Ce qui lui fait peur, aussi, c'est la foule, les gens qui veulent le toucher. J'ai vu la scène. On l'effleure. Ou on l'empoigne. Comme pour vérifier que c'est vraiment lui et qu'il est vraiment fait comme les autres. Terrifiant. Pourtant, sur le Foch, à la fin de son spectacle, blanc dans son costume d'Indien acheté chez le costumier le plus célèbre de Hollywood, c'est lui qui partira, soudain, cheveux fous, noyé de sueur, se livrer aux mains de deux mille fans déchaînés. On va alors le voir disparaître dans une mer de pompons rouges, puis se retrouver hissé sur des bras tendus, et porté ainsi, de main en main, comme un grand cormoran mort, nuque brisée.

D'où vient cette fascination, si ce n'est de sa vie. II est celui qui a réussi à s'en sortir, alors que, au départ, le handicap social et familial était lourd. Et l'on se raconte ses accidents de voiture, ses virées à moto, ses soirs de déprime, ses millions qui valsent sans que même lui les voie - «Une année, avec les amendes fiscales que j'avais, chaque fois que je gagnais 1 franc j'en devais 1 F 30! Et ce n'était pas 1 franc qu'il gagnait. On évoque ses bagarres, ses cuites, ces jouets qu'il s'offre et qu'il abandonne à peine sortis de leurs boîtes, et ces bouffes gigantesques où viennent s'asseoir à sa table les maquereaux de la resquille qui s'éclipsent en bâillant à l'heure de l'addition.
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Message  RONIQUE63 Mar 14 Juil 2009 - 9:36

[suite]

Car Johnny est seul. Même s'il y a toujours beaucoup de monde autour de lui. Une bagarre après un gala à la sortie d'un bistrot entre ses fidèles et des loulous désœuvrés et agressifs, et c'est lui qui portera le chapeau. Un gala qu'il fait annuler parce que l'organisateur local n'a pas respecté le contrat, que la scène est trop petite, l'éclairage défaillant, la sécurité non assurée, et c'est lui qui sera coupable. Une télé loupée parce que la prise de son a été bâclée, qu'on s'est arrêté, syndicalement, à 18heures pile, ou qu'on a menacé de déclencher une grève si le propre ingénieur du son de Johnny s'approchait des manettes, et c'est lui qui paiera les pots cassés.

Aujourd'hui encore, le courrier est apporté à son fan-club par sacs postaux. Et Josette, qui, depuis quinze ans, ouvre les lettres, est formelle: «Je me suis occupée du courrier d'autres vedettes. Johnny est le seul à recevoir autant de lettres. Les autres, on leur écrit pour demander une photo ou quand ils sortent un disque. Lui, c'est toute l'année.» Qui écrit à Johnny? Tout le monde, mais plus particulièrement ceux que la vie a blessés. Adolescents déboussolés, taulards, malades, personnes seules, abandonnées, roulées. On lui demande des conseils, des parrainages, de l'aide. Il est tout à la fois le copain, le frère, l'amant et le Bon Dieu. C'est cela, un chanteur populaire.

Depuis qu'il chante, Johnny ne s'est pas trompé. Ses chansons, il les choisit avec un instinct de chat. Ou de caméléon. Car il en a porté des costumes! Rock and roller pur et dur, twisteur de surboum, motard tendance Hell's Angels, hippie à bandeau et barbe, cow-boy de Nashville, bluesman esseulé. Même si, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que Johnny n'a toujours chanté que deux grands thèmes: l'amour et la solitude.

C'est pour cela qu'il est difficile à déboulonner. La vague de nouveaux groupes français n'ira pas s'y frotter. «Evidemment, dit-il en riant à 36 ans, je ne peux plus chanter: "Maman m'a grondé ce matin parce qu'on a fait trop de bruit hier soir pendant la surboum."» Mais la musique qu'il chante, les rythmes sur lesquels il a toujours posé sa voix sont ceux-là mêmes qu'utilisent Téléphone et Starshooter. A-t-il loupé le train du disco? Pas vraiment.

Le disco n'est jamais qu'une excroissance de plus sur le tronc commun du rock and roll. Et, sans doute, le public français lui est-il reconnaissant de ne pas avoir rallié le clan de tous ceux qui se sont mis à chanter en anglais du jour au lendemain. Même si revenait, demain, le temps de la valse et du paso, Hallyday resterait en piste. Et s'il se roule encore par terre à 50 ans, c'est qu'il pourra le faire.

L'appétit de Depardieu

En attendant, et pour la première fois, il semble avoir un vrai projet de film. Une Série noire tournée par Monicelli, avec Depardieu et lui en vedettes. «Jusqu'à maintenant, j'ai joué dans de mauvais films et j'étais un chanteur qui faisait du cinéma. Là, ce serait différent. «Depardieu, c'est Ie nouveau copain. Johnny est intarissable sur leurs bouffes, leurs rires, leurs joggings. «Le salaud, il vient me chercher à 8 heures, direction le Bois. Après il revient à la maison, et il vide mon réfrigérateur.»

Mon réfrigérateur... Ma maison... Des mots nouveaux dans la bouche de Johnny. Pour la première fois de sa vie, il a un chez-lui. Un chez-eux. Une avenue calme d'Auteuil. Une maison ravissante cachée dans les feuillages: Un salon cossu, confortable, chaleureux, genre demeure coloniale sud des Etats-Unis. Divans et fauteuils cannelés. Gros coussins. Beaux livres. Proust et Hamlet. Lampe de Gallé. Et, partout, d'ahurissantes statues noires, hyperréalistes avant la lettre. Il nous montre un tableau. Très salon d'attente, notaire de province. «Ça, c'est ma femme qui l'a acheté...»

II ne dit pas Sylvie, mais ma femme. Justement, Charlon aimerait bien faire une photo d'eux deux, mais une vraie. Tendre. Jolie. Johnny rigole. Puis se lève: «Venez voir.» On le suit sur la terrasse. «Voilà, tu vois, on pourrait dîner là, elle et moi, en tête à tête. Une jolie nappe. Des chandelles. Faire comme Brel.» Comme Brel? «Oui, c'est Madly, sa compagne, qui m'a raconté. Là-bas, aux Marquises, sur leur atoll du bout du monde, dans leur cabane, tous les samedis soir, elle et Jacques dressaient une table splendide, allumaient des bougies, et dînaient comme ça, elle en robe longue et lui en smoking...»

Le jour prévu pour la prise de vues, Johnny rentrera maussade de la répétition. Et voudra poser en décontracté. Plus de smok. «On m'a interviewé cet après-midi... Un journal de gauche. Ils ne m'ont pas posé une seule question sur ma musique. Seulement, est-ce que je suis bourgeois, est-ce que je ne suis pas embourgeoisé? Rien que ça. Pendant une heure.»

A un moment, le téléphone sonne. Johnny va décrocher. C'est pour David. «Vous vous rendez compte... C'est une fille qui l'appelle!» Soudain, il n'y a plus de Johnny Hallyday. Simplement Jean-Philippe Smet. Né dans la rue et papa gâteau.
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