Le figaro.fr Johnny Hallyday : «J'ai une vie normale»

Johnny Hallyday : «J'ai une vie normale»
INTERVIEW - Actuellement à Los Angeles, le chanteur sort un nouvel album live, commémorant ses concerts du mois de juin dernier à Paris.
Alors que sort son 28e album live, enregistré le jour de son soixante-dixième anniversaire (Born Rocker Tour, Warner), le rocker national a bien voulu ouvrir sa boîte à souvenirs et commenter l'actualité française, depuis sa résidence californienne. Il nous a accordé dix minutes avant de rejoindre sa salle de sport.
LE FIGARO. - Vous tenez-vous informé de l'actualité française, depuis Los Angeles?
Johnny HALLYDAY. - Je lis les journaux, bien sûr. Je ne suis pas le seul à m'inquiéter. Ce n'est pas très gai, ce qui se passe en France, n'est-ce pas?
Que vous inspire le mouvement des «bonnets rouges»?
Ce qui m'étonne, c'est qu'ils ne soient pas descendus dans la rue plus tôt. Je sens une espèce de ras-le-bol général que je comprends. Et ça ne concerne pas que la France, d'ailleurs.
Bob Dylan a récemment été fait chevalier de la Légion d'honneur. Qu'en pensez-vous?

Dylan est un artiste que j'adore. Il a ­habité chez moi quelque temps. Il s'ennuyait au George V, à l'époque de son premier Olympia, en 1966. Je ne le voyais pas beaucoup: il s'enfermait tout le temps pour écouter ses propres maquettes. Un matin, je me suis réveillé et il était parti. C'était quelqu'un de pas très bavard, un peu comme moi. On ne se parlait pas beaucoup, on écoutait de la musique ­ensemble. Je ne l'ai jamais revu depuis. Il est très spécial, Bob, mais c'est un grand artiste.
Vous considérez-vous comme un exilé?
Non, pas du tout. J'ai une vie normale. Je travaille beaucoup avec mes musiciens sur ce qu'on va faire en tournée. Ils vivent ici, à Los Angeles. Je fais pas mal de sport, mes enfants vont à l'école.
Vous aimeriez rejouer au théâtre?
Beaucoup, oui. C'est quelque chose qui m'a bien plu, même si la pièce de Tennessee Williams était pesante à jouer. J'ai eu la chance de très bien m'entendre avec ma partenaire Audrey Dana. Je sais qu'Eddy (Mitchell, NDLR) commence Un singe en hiver bientôt. Il n'a pas choisi la facilité non plus.
Votre moment le plus fort au cinéma?
L'Homme du train. J'ai aimé travailler avec Fabrice Leconte (sic). Mais j'ai bien aimé travailler avec Lelouch aussi, et pas seulement parce que c'est le dernier film que j'ai fait. Je pense que Salaud on t'aime sera un bon Lelouch.
Quelle est l'actrice que vous avez préféré prendre dans vos bras devant la caméra?
Nathalie Baye, j'ai envie de vous dire.
Y a-t-il eu des chansons à côté desquelles vous regrettez d'être passé?
L'Été indien. Mais je ne l'aurais sans doute pas faite aussi bien que Dassin. C'était tout à fait son style de chanson.
Le disque dont vous êtes le plus fier?
L'Envie. Ça exprime vraiment bien ce que je ressens et ce qu'est ce métier. Le matin, quand on se lève, on n'a pas ­toujours envie d'aller bosser.
Un parolier fétiche?
Gilles Thibault, avec qui j'ai beaucoup travaillé. Il m'a fait énormément de paroles de chansons, dont Hey Joe, Que je t'aime. Aujourd'hui, je m'entends bien avec Miossec.
Ce que vous retenez du temps des yé-yé?
Oh là, c'était dans une autre vie, ça. Cela fait tellement longtemps.
Le plus beau compliment qu'on puisse vous faire?
Le spectacle a été bien, ce soir.
Votre meilleur souvenir de scène?
C'est lorsque j'ai chanté au Royal Albert Hall de Londres l'année dernière. Il y avait une ambiance très rock and roll, les gens montaient sur scène, comme dans les années 1960. Je n'avais pas vu ça depuis longtemps!